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Guide : Huit stratégies pour réduire le coût total du risque d’indemnisation des accidents du travail

Des accidents de travail surviennent. Bien que la première préoccupation de l’employeur soit toujours la santé et le bien-être des employés, les effets d’un accident sur l’entreprise doivent tout de même être pris en compte. Les demandes d’indemnisation des accidents du travail complexes et à haut risque peuvent constituer un fardeau important pour le bien-être fiscal d’une organisation en entraînant une augmentation des coûts directs et indirects, en créant des fardeaux administratifs inutiles et en établissant les bases pour d’autres demandes de règlement.

Voici huit stratégies que les employeurs devraient envisager pour contribuer à réduire le coût total des demandes d’indemnisation des accidents du travail.

 

Stratégie 1 : Adopter un modèle fondé sur la défense des intérêts dans votre programme d’indemnisation des accidents du travail

Les employés activement démobilisés peuvent engendrer des coûts disproportionnés qui ont un impact sur les résultats d’une organisation. Cela est particulièrement vrai lorsqu’un employé mécontent ou insatisfait entre dans le monde de l’indemnisation des accidents du travail. Pour modifier la façon dont les travailleurs blessés perçoivent leur entreprise ou leur administrateur des demandes de règlement, et pour éviter que d’autres demandes de règlement soient présentées à leur encontre, les employeurs devraient envisager d’adopter un modèle fondé sur la défense des intérêts.

Les cinq principaux piliers d’un modèle fondé sur la défense des intérêts en matière d’indemnisation des accidents du travail

  1. La santé et la sécurité des employés constituent une priorité absolue.
  2. Un milieu de travail sécuritaire exige un effort d’équipe, auquel tout le monde contribue.
  3. Les blessures au travail sont gérées avec l’accent mis sur l’employé, pour favoriser la compassion et l’empathie.
  4. Les blessures sont signalées immédiatement, et chaque incident est évalué afin d’améliorer continuellement la culture de sécurité.
  5. Le retour d’un employé blessé au travail de manière transitoire est essentiel à son rétablissement, à sa santé et à son bien-être.

En mettant en œuvre les cinq piliers d’un modèle fondé sur la défense des intérêts, ainsi qu’avec une recherche et une analyse appropriées des faits, les employeurs peuvent éliminer le risque de formuler des hypothèses telles que les suivantes :

  • La blessure est frauduleuse ou a été mise en scène;
  • L’employé simule son invalidité ou prolonge indûment son arrêt de travail;
  • L’employé exploite le système ou sait comment l’utiliser à son profit.

De telles suppositions peuvent engendrer la suspicion et entraîner par la suite des comportements préjudiciables. Par exemple, le fait de présumer immédiatement qu’une blessure est « frauduleuse » et de mettre un employé sur la sellette après le signalement d’un accident de travail peut non seulement nuire à la relation que votre organisation entretient avec l’employé, mais aussi accroître grandement la probabilité que les employés craignent les représailles et retiennent les services d’un avocat pour défendre leurs droits s’ils sont blessés ou malades.

La mise en place par l’employeur d’un processus objectif constitue une étape fondamentale d’une gestion efficace des objectifs avant et après un incident et permet parallèlement de créer une culture de sécurité et de surveillance.

 

Stratégie 2 : Investir dans l’élaboration d’un programme efficace de gestion de l’invalidité

Un programme de retour au travail (RAT) bien conçu et bien exécuté couvre l’indemnisation des accidents du travail, tout en assurant la coordination avec les lois et les règlements fédéraux, comme l’Americans with Disabilities Act (ADA), le Family and Medical Leave Act (FMLA) et l’assurance invalidité de courte durée (ICD), de façon uniforme et conforme. De plus, les exigences physiques des travaux doivent être définies et mesurées objectivement afin d’établir des normes précises et réalisables, conformément à l’ADA.

Un programme de retour au travail bien exécuté commence au moment de l’événement signalé par l’employé et guide l’équipe patronale tout au long d’un processus de communication encadré entre les principales parties prenantes, ce qui peut ultimement mener à une meilleure coordination, à une réduction des coûts et à une plus grande conformité.

Investissements d’amélioration à envisager pour les employeurs

Les analyses des exigences physiques sont des documents qui définissent et quantifient objectivement les tâches physiques clés et les fonctions essentielles du poste. Elles sont fondamentales pour décrire les normes d’exigences physiques dans le cadre des initiatives de réduction des risques de blessure et pour soutenir le retour au travail et le processus de maintien au travail, que ce soit au moyen de tâches temporaires ou du processus interactif de l’ADA permettant de choisir les mesures d’adaptation raisonnables potentielles.

Les analyses des exigences physiques indiquent les composantes physiques d’un poste et comprennent généralement une description des exigences physiques mesurables, de l’équipement clé utilisé et des photos des tâches exécutées. Ces documents établissent des bases qui peuvent être utilisées dans diverses applications, notamment :

  • Initiatives ciblées de réduction des risques avant blessure
  • Analyse de l’incident et des causes fondamentales après un accident
  • Modalités ciblées de conditionnement au travail, d’ergothérapie et de physiothérapie
  • Détermination des tâches transitoires temporaires
  • Application de l’ADA au moyen de fonctions essentielles mesurées
  • Évaluation des candidats et évaluations d’emploi après l’offre
  • Formation et intégration des nouveaux employés

Les analyses des exigences physiques peuvent être créées pour tout poste visé et sont souvent appliquées aux postes les plus touchés en termes de fréquence et de gravité. L’utilisation d’analyses des exigences physiques pour la gestion de la sécurité, la gestion des blessures, les stratégies de réduction des risques et les efforts de retour au travail peut contribuer à améliorer les résultats et à soutenir les initiatives qui réduisent le coût total du risque.

Un programme de tâches transitoires temporaires et de retour au travail bien conçu constitue un autre investissement essentiel. Selon la taille et la structure d’une organisation, il peut y avoir de nombreux rôles fonctionnels différents qui se chevauchent lorsqu’un employé est absent du travail ou lorsque le processus de retour au travail est en cours de coordination. Il faut plutôt s’efforcer de créer un cadre de gestion uniforme et conforme qui sera administré par une équipe intégrée ayant des points de connexion bien définis.

Les membres de « l’équipe d’intervention suite à une blessure » devraient avoir des responsabilités liées, notamment, à la sécurité, aux demandes de règlement, à la gestion des risques, aux ressources humaines, à la santé et aux avantages sociaux et aux services juridiques. Les employeurs qui gèrent leurs obligations sans équipe intégrée sont souvent vulnérables aux erreurs de coordination, à l’augmentation des coûts des sinistres et aux actions en justice qui en découlent.

Les employeurs devraient également créer un programme de tâches transitoires consolidé ou intégré (plutôt que de multiples programmes distincts) pour gérer les absences des employés, quelle qu’en soit la cause. Un seul programme de transition bien structuré de gestion des absences devrait être harmonisé afin de coordonner un processus conforme.

Investissements à envisager par l’assureur/l’administrateur des demandes de règlement

En plus de « l’équipe d’intervention suite à une blessure », les fournisseurs (p. ex., administrateurs des demandes de règlement ou assureurs tiers, fournisseurs de soins de santé, experts en réadaptation professionnelle et groupes d’experts juridiques) doivent jouer leur rôle efficacement pour aider à atténuer les expositions et soutenir l’ensemble des objectifs ciblés.

Les bureaux qui administrent les prestations d’indemnisation des accidents du travail doivent veiller à ce que les experts en sinistres aient les compétences, les aptitudes, les outils et l’équipement nécessaires pour effectuer leur travail. Bien qu’une formation juridique et sur la conformité soit requise pour l’obtention de la licence et la certification d’expert en sinistres, la formation sur les questions médicales associées aux blessures industrielles n’est souvent pas intégrée aux exigences de formation obligatoire. Les experts en sinistres doivent avoir une base solide en ce qui concerne la terminologie médicale de base, l’anatomie, la physiologie et les blessures et maladies courantes dans un contexte industriel; sinon, ils doivent compter sur d’autres personnes et systèmes pour combler l’écart dans leur compréhension des facteurs de coûts médicaux d’une demande de règlement.

Il n’est pas rentable d’affecter un professionnel de la santé à chaque demande de règlement ouverte. À la place, des déclencheurs et des alertes du système d’information sur la gestion des risques peuvent être configurés pour repérer les demandes de règlement qui répondent aux critères d’affectation d’une infirmière gestionnaire de cas, et l’expert en sinistres est avisé de faire une recommandation. Les déclencheurs standard utilisés par le secteur sont généralement fondés sur la durée ou l’ampleur de l’invalidité et visent principalement à faciliter un retour au travail rapide. La décision d’assigner un professionnel de la santé à un modèle d’invalidité peut être prise trop tard pour renverser une décision d’indemnisation, annuler l’approbation d’interventions effractives ou empêcher une période d’invalidité prolongée. La formation des experts en sinistres sur la façon de reconnaître rapidement les retards ou les inefficacités du processus de rétablissement, ou les situations où une affection ou un plan de traitement ne correspond pas aux autres faits de la blessure, permettra d’améliorer les délais de réponse pour le déploiement de méthodes médicales et juridiques et contrôler les coûts d’une demande de règlement.

En plus de la formation, les outils et ressources appropriés sont un autre investissement qu’une organisation peut faire pour aider les experts en sinistres à gérer les invalidités et les services médicaux. Plusieurs entreprises offrent des outils en ligne de prise de décision en matière de soins médicaux et d’invalidité sur lesquels un expert en sinistres peut s’appuyer pour effectuer des recherches sur une maladie déclarée, des protocoles de traitement, des critères de diagnostic et des échéanciers de retour au travail. De tels renseignements peuvent fournir à l’expert en sinistres un point de départ pour déterminer un plan de traitement approprié, et lui indiquer quand demander une autre opinion. Les organisations responsables des demandes de règlement doivent désigner un superviseur pour veiller à ce que ces outils soient mis en œuvre et bien harmonisés.

 

Stratégie 3 : Faciliter des enquêtes précises sur les blessures au travail

Les employeurs devraient faciliter la tenue d’enquêtes précises et approfondies sur toutes les blessures et maladies professionnelles. Au moment de l’incident signalé, il existe une version fondamentale des événements qui doit être saisie et clarifiée. Le processus peut commencer avec une version de l’événement signalé et s’accompagner de nombreuses initiatives, notamment le processus d’indemnisation des sinistres, ainsi que les efforts de sécurité et de prévention.

La plupart des enquêtes dirigées par des experts en sinistres sont effectuées par téléphone ou par courriel, et des questions/préoccupations sont souvent soulevées pendant ou après une enquête, une déclaration ou un témoignage officiel sur le terrain. Les fondements fournis par l’employeur peuvent appuyer le processus d’enquête sur la demande de règlement et, en fin de compte, offrir une autre version des événements que celle rapportée par l’employé. Il est important que la version initiale des événements signalés par l’employé à l’employeur corresponde également à la version des événements donnée au fournisseur de soins médicaux et au responsable de la demande de règlement, ainsi qu’à tout témoin désigné. Les évaluations de l’indemnisation sont effectuées par des médecins et des experts en sinistres qui ne sont peut-être pas tout à fait au courant de la véritable nature des exigences du poste du demandeur et qui dépendent donc de sa propre description de l’événement.

De nombreuses entreprises utilisent des photos et des vidéos qui fournissent des données visuelles exactes et détaillées sur la machinerie et l’équipement, les outils et l’état de propreté. Cela permet aux examinateurs médicaux/juridiques et aux autres décideurs clés de disposer de données claires et objectives à partir desquelles ils peuvent formuler des théories sur le lien de causalité, la gravité et l’aptitude au travail. En personnalisant le formulaire d’incident de l’employé de façon à ce qu’il corresponde aux expositions, aux tâches et à l’équipement opérationnels, un effort de collecte de données plus concis peut être effectué avec des points de données clés pour guider le processus.

Souvent, les demandes de règlement sont confiées à un avocat en défense qui doit consacrer beaucoup de temps et de ressources à recueillir d’autres communications et dossiers pour soutenir les stratégies de défense. L’employeur doit donc élaborer et mettre en œuvre des stratégies d’intervention après un accident et des formulaires d’incident personnalisés afin que les experts en sinistres, les avocats en défense et les fournisseurs de soins médicaux disposent de toute l’information nécessaire pour prendre des décisions éclairées et attribuer la responsabilité appropriée à la demande de règlement. Cela profite également aux activités de contrôle du risque.

L’employeur peut y contribuer en effectuant ce qui suit :

  • Élaborer des formulaires d’incident personnalisés comportant des cases à cocher se rapportant aux activités, aux tâches et à l’équipement d’un employeur.
  • Réduire le retard en signalant rapidement toute demande de règlement alléguée, idéalement à la fin du quart de travail de l’employé.
  • Identifier les témoins et fournir leurs coordonnées.
  • Prendre des photos de la zone et de tout dommage qui résulte de l’incident.
  • Aider l’expert en sinistres en prenant un rendez-vous pour qu’il puisse interroger le demandeur ou les témoins. Cela est particulièrement important pour les demandeurs qui travaillent à des heures inhabituelles ou pendant la journée lorsqu’ils ne peuvent pas être joints chez eux.
  • Fournir au demandeur les documents importants, y compris une foire aux questions (FAQ) portant sur l’employeur, afin de lui expliquer le processus, ainsi que les principales personnes-ressources.
  • Aider, au besoin, à obtenir les autorisations de quittance médicale signées afin d’accélérer le processus de demande de règlement.
  • Veiller à l’efficacité de l’étape de collecte des faits d’une enquête relative à une demande de règlement en s’assurant que les bonnes personnes-ressources sont contactées et que la qualité de l’information est suffisante pour prendre les bonnes décisions en matière d’indemnisation lors d’une demande de règlement.

De plus, en identifiant la bonne personne pour agir à titre de coordonnateur de l’indemnisation des accidents du travail, c’est-à-dire une personne chargée d’aider aux enquêtes sur les nouvelles demandes de règlement et de faciliter un retour au travail anticipé, les employeurs peuvent faire un investissement rentable qui peut réduire considérablement le coût total de leurs demandes de règlement.

 

Stratégie 4 : Être précis sur les problèmes de santé qui sont acceptés dans la demande de règlement

Certains territoires de compétence n’exigent pas d’avis officiel indiquant les conditions particulières autorisées dans la demande de règlement, seulement les parties du corps concernées. Cela peut entraîner une prise en charge des problèmes non professionnels dans une demande de règlement. Le recours le plus efficace pour remédier à ce que le secteur appelle une « multiplication des problèmes » consiste à être très précis quant aux problèmes physiologiques qui sont autorisés dans la demande de règlement, même si l’État ou l’autorité juridique ne l’exige pas.

Le fait d’accepter des parties du corps sans préciser d’affection particulière crée une possibilité d’augmentation des coûts et d’ajout de problèmes non liés. Les niveaux d’expérience des experts en sinistres peuvent varier et, dans l’un des pires scénarios, ces derniers peuvent cesser de poser des questions importantes sur le lien de cause à effet entre une affection faisant l’objet d’une demande de règlement et la blessure initiale. En utilisant les codes spécifiques de la CIM-9, les experts en sinistre peuvent mieux utiliser les outils et ressources en ligne (tels que l’ACOEM et MDGuidelines) pour s’assurer que seuls les services médicaux pertinents et nécessaires sont payés. Cela indique clairement au médecin traitant et aux fournisseurs de soins médicaux auxiliaires ce qui a été approuvé ou non dans le cadre d’une demande de règlement.

Enfin, cette stratégie fournit un fondement juridique solide à partir duquel traiter le dossier lorsque des demandes de traitement pour des maladies préexistantes ou des facteurs de comorbidité sont reçues.

 

Stratégie 5 : S’assurer que l’administrateur des demandes de règlement dispose d’un plan « 80/20 »

Un modèle standard d’administration des demandes de règlement appliqué à une demande de règlement comportant plusieurs niveaux de complexité peut causer beaucoup de dommages. Les experts en sinistres doivent être formés et préparés pour repérer les signaux d’alarme, les comorbidités et les affections préexistantes d’une demande de règlement et y réagir adéquatement. L’administrateur des demandes de règlement doit mettre en place des protocoles d’assurance de la qualité pour repérer les demandes de règlement complexes qui présentent des divergences, des obstacles à leur résolution, un risque élevé ou des éléments erronés qui ne semblent pas être liés.

L’approche « 80/20 »

La règle du « 80/20 » décrit comment un faible pourcentage des demandes de règlement génère la majorité des risques financiers pour un employeur. Une approche « 80/20 » permet de déterminer ce que les conseillers d’Aon appellent les indicateurs précoces en matière de demandes de règlement. Ce sont des mesures des demandes de règlement faisant partie de catégories précises dans un système d’alerte précoce, pour les demandes avec certains profils prédéfinis qui sont prédisposées à devenir des demandes problématiques. Les « demandes qui font partie de ces 20 % » s’accompagnent de problèmes médicaux et/ou de facteurs psychosociaux complexes qui exigent un plan d’action différent de celui du modèle standard. Plusieurs recommandations relatives à l’examen et à la gestion de ces demandes ont été élaborées dans le cadre de la solution d’indicateurs précoces et sont présentées dans des stratégies antérieures dans le présent guide. Toutefois, les compétences en résolution de problèmes stratégiques et en gestion de cas sont des moyens efficaces d’avoir une incidence sur les résultats des demandes identifiées dans ces 20 %.

La plupart des demandes qui font partie de ces 20 % et qui composent la majorité des coûts ont commencé sous forme de demandes d’indemnisation des accidents du travail standard. Au fil du temps, elles se sont transformées en demandes à haut potentiel ayant une incidence sur les mesures de gravité. Cette situation est principalement attribuable à l’incapacité de reconnaître les signes avant-coureurs lors du signalement initial de la demande. Par exemple, une personne en santé ayant une lésion aux tissus mous, comme une entorse lombaire, devrait guérir dans les six à huit semaines, avec une invalidité minimale. Les experts en sinistres doivent intervenir rapidement lorsque les services médicaux ou les invalidités s’étendent au-delà des lignes directrices sectorielles, comme celles de l’American College of Occupational and Environmental Medicine (ACOEM) et de MDGuidelines. Pour éviter que les demandes de règlement n’atteignent la tranche supérieure des 20 % de demandes de règlement les plus coûteuses d’une organisation, il est essentiel que les signes avant-coureurs soient reconnus et que les stratégies d’intervention appropriées soient harmonisées pour atténuer et gérer l’exposition.

En mettant en place un programme de gestion des demandes de règlement pour faire face à la complexité des demandes comportant des affections comorbides comme celles décrites précédemment et en appliquant rapidement ces stratégies aux demandes qui sont prédisposées à un développement défavorable, les employeurs peuvent contribuer à réduire les répercussions négatives sur les résultats de leur organisation.

 

Stratégie 6 : Ne laissez pas les médecins devenir des avocats et vice-versa

Les cas médicaux complexes sont rarement gagnés devant les tribunaux d’indemnisation des accidents du travail et, s’ils le sont, ils sont souvent très coûteux. Les juges en droit administratif n’ont pas de formation médicale et privilégient souvent la prudence en faveur de la prestation des soins médicaux nécessaires à un demandeur. Un avis juridique favorable peut être émis à un moment ou à un autre du processus, mais une somme importante pourrait être nécessaire pour obtenir cet avis et ensuite le protéger en cas d’appel. Si une attention supplémentaire est accordée à l’établissement d’une base solide et factuelle au moment du signalement de l’événement, la probabilité d’un règlement rapide et de mesures d’atténuation appropriées est accrue.

Médecins

On demande souvent aux médecins et aux fournisseurs de soins médicaux de fournir des avis juridiques qui dépassent le cadre de leur pratique ou de leur expérience. Les médecins ne doivent pas être mis en position d’interpréter la loi ou d’y répondre. Vous devez également faire preuve de prudence lorsque vous demandez à un professionnel de la santé d’être votre enquêteur ou votre expert professionnel. Les professionnels de la santé sont formés pour représenter les patients et feront probablement preuve de prudence lorsqu’il s’agira de prendre des décisions importantes impliquant les patients. En continuant de se concentrer sur la preuve médicale objective, les normes de soins et les lignes directrices de l’industrie (comme les guides de l’AMA ou de l’ACOEM), les médecins peuvent être tenus plus responsables de leurs décisions.

Avocats/juges (et experts en sinistres)

Les changements physiologiques liés au vieillissement et aux affections comorbides, et leur impact sur les décisions relatives aux demandes de règlement, se traitent à l’hôpital, pas au tribunal. La plupart des systèmes étatiques de règlement des différends liés à l’indemnisation des accidents du travail sont de nature administrative et non civile. Tout comme vous ne voulez pas que des médecins interprètent la loi, vous ne voulez pas non plus que des avocats et des juges diagnostiquent des problèmes médicaux et leur cause.

 

Stratégie 7 : Coordonner les stratégies relatives aux demandes de règlement pour tous les programmes d’invalidité

Lorsque les programmes d’assurance invalidité d’un employeur fonctionnent de façon indépendante ou cloisonnée, cela peut entraîner un manque de coordination et de communication entre l’équipe de direction de l’employeur et les divers administrateurs des avantages sociaux (c.-à-d., indemnisation des accidents du travail par rapport à l’assurance invalidité de courte durée/longue durée, ainsi que la FMLA). Les employeurs doivent gérer étroitement tous les programmes d’avantages sociaux simultanément afin de favoriser la conformité et d’éviter les lacunes dans la gestion d’avantages sociaux qui se chevauchent.

Si une demande d’indemnisation des accidents du travail est refusée ou a été réglée, l’employeur doit rediriger les protections vers les options de soins de santé collectifs et d’invalidité de courte durée. Si une demande de règlement est contestée, les prestations peuvent être transférées vers d’autres options pendant le processus d’appel. Si le refus est renversé et que le paiement des prestations prévues est ordonné, l’administrateur de la demande de règlement peut potentiellement présenter une demande de règlement pour le recouvrement de la coordination des prestations et un employé peut soumettre les frais à sa charge pour nouvel examen.

Il n’est pas inhabituel qu’une demande de prestations d’invalidité commence par une demande d’indemnisation des accidents du travail ou un problème de santé personnel, puis passe à un autre type de demande, ce qui entraîne divers types d’augmentation des coûts. Les services médicaux à coût élevé, comme les opérations chirurgicales, peuvent être mis en attente pendant qu’un différend relatif à une demande est en cours de règlement, ce qui laisse le demandeur en attente d’approbation des services médicaux. Comme les indemnités d’accident du travail sont exigées par la loi, si un refus est annulé, le demandeur peut être doublement indemnisé en recevant des indemnités d’accident du travail rétroactives après avoir reçu des prestations d’invalidité de courte et/ou de longue durée pour la même période. Dans de telles circonstances, l’employeur peut réduire les pertes des façons suivantes :

  • Connaître les facteurs juridictionnels en matière d’indemnisation des accidents du travail, qui varient selon l’État et la conception des programmes d’avantages sociaux pour les régimes d’invalidité de courte et de longue durée.
  • Mettre en place un processus de coordination des prestations et définir les niveaux d’indexation de façon à ce que les décisions relatives aux prestations soient bien coordonnées, afin de soutenir le repérage et le recouvrement des prestations en double et des paiements excédentaires, conformément aux obligations légales.
  • Effectuer une analyse coûts-avantages de chaque exposition potentielle lors du règlement de différends et de la négociation de règlements afin d’assurer un règlement définitif et complet des demandes, des régimes d’avantages sociaux et des obligations en matière d’emploi.
  • Exiger que tous les administrateurs des avantages sociaux (accidents du travail, invalidité de courte durée, invalidité de longue durée) suivent les directives de traitement particulières et harmonisent les ressources adéquates afin de réduire la durée des demandes de prestations d’invalidité et d’harmoniser les interventions précoces.

 

Stratégie 8 : Déterminer les mesures de rendement clés et mesurer les résultats

Lors de la mise en œuvre d’améliorations liées à l’indemnisation des accidents du travail, les mesures suivantes présentent souvent des occasions d’amélioration économique et opérationnelle pendant le processus :

  • Retard
  • Jours d’invalidité totale temporaire (ITT)
  • Montant moyen payé pour les demandes de règlement dont l’ITT est supérieure à sept jours
  • Fréquence et gravité des litiges
  • Pourcentage des soins médicaux payés par rapport au total payé
  • Taux de fermeture des demandes de règlement
  • Taux de conversion des demandes de règlement
  • Conformité à l’Americans with Disabilities Act
  • Application concurrente du Family Medical Leave Act

Ces mesures ne constituent pas une liste exhaustive et peuvent se chevaucher, mais il est tout de même important de les mesurer. L’adage selon lequel « ce qui est mesuré est géré » est vrai. Pour déterminer le succès des efforts d’amélioration de l’organisation, il est essentiel de déterminer les mesures de rendement clés, d’établir une référence en matière de rendement et de le mesurer de façon constante.

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Il existe de nombreux piliers et stratégies pour aider à réduire les coûts d’indemnisation des accidents du travail, qui ont une incidence sur le coût total du risque. Les employeurs doivent commencer par un programme de gestion bien conçu et bien exécuté qui traite des pratiques d’indemnisation des accidents du travail, ainsi que des chevauchements d’obligations. Toutefois, il est essentiel d’améliorer la communication avec les employés blessés et de s’efforcer d’établir un cadre uniforme de pratiques exemplaires à l’intention de tous les intervenants. Mettre l’accent sur la mobilisation active à long terme peut aider les employeurs à réduire les coûts d’indemnisation des accidents du travail et avoir une incidence positive sur le coût total du risque de l’organisation.