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Votre guide face au durcissement du marché de l’assurance auto

Plusieurs facteurs ont contribué au durcissement du marché de l’assurance auto, à savoir la gravité accrue des sinistres, la hausse des indemnisations, un nombre plus important de véhicules sur le réseau routier, la montée en flèche des coûts médicaux et la fraude. Le marché de l’assurance auto a été difficile et n’a pas été rentable pour les assureurs, ce qui a entraîné une augmentation des tarifs et un transfert d’une plus grande part des risques et des pertes aux entreprises assurées. Bien qu’il y ait moins de véhicules sur les routes et d’accidents en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 et de la récession qui s’est ensuivie, la gravité des sinistres par rapport aux années précédentes continue de s’accentuer. Alors que davantage d’organisations réduisent leur masse salariale, leur parc automobile ou leurs revenus en raison de la conjoncture, la pression des assureurs ne cesse d’augmenter au chapitre des tarifs.

Il en découle un problème financier considérable pour les entreprises, surtout celles qui sont dotées d’un important parc automobile. Aujourd’hui, les organisations assument une part beaucoup plus grande des réclamations sous la forme d’une franchise, en plus d’absorber une part plus importante de la volatilité et de faire face à des primes considérablement plus élevées. Selon une analyse menée par Aon au premier trimestre de 2020 (en anglais seulement), les tarifs de l’assurance auto en Amérique du Nord, en particulier pour les grands parcs automobiles, ont considérablement augmenté à cause des verdicts coûteux et de la hausse des réclamations. De plus, comme les coûts augmentent à tous les niveaux, il est difficile pour les entreprises d’évaluer pleinement les répercussions financières à long terme. Par exemple, les entreprises qui doivent payer des frais médicaux dus à des accidents de la route pendant plusieurs années font face à des dépenses importantes et imprévisibles, car les frais médicaux dépassent considérablement le taux d’inflation, et des technologies médicales plus coûteuses entrent en jeu. D’autres tendances façonnent également le paysage des litiges. En effet, la détresse économique aux États-Unis pourrait entraîner une hausse des réclamations frauduleuses, sans compter que les litiges présentés par des tiers sont en hausse.

Les entreprises doivent être conscientes de ces tendances pour naviguer efficacement dans le marché et gérer le coût total du risque. En ce qui concerne l’assurance auto, les organisations peuvent dès maintenant prendre plusieurs mesures stratégiques.

 

Investir dans les technologies automobiles adéquates

Les caméras et les technologies d’enregistrement vidéo d’événements peuvent contribuer à régler rapidement les réclamations, car elles permettent de savoir qui est responsable ou ce qui a mal tourné. Ces caméras enregistrent les actions du conducteur assuré et de l’autre véhicule, procurant ainsi des données essentielles. De plus, les technologies automobiles d’évitement des collisions, comme les systèmes de freinage automatique, les systèmes d’alerte anti-collisions frontales et latérales, les dispositifs de détection des angles morts et les systèmes de surveillance de la circulation croisée arrière, peuvent contribuer à réduire le risque d’incidents. D’après une étude réalisée en 2019 par l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) et le Highway Loss Data Institute (HLDS) (en anglais seulement), les dispositifs d’évitement des collisions ont entraîné une diminution du nombre d’accidents déclarés par la police et de réclamations d’assurance. En définitive, les entreprises sont encore en train de démontrer la valeur de ces technologies, mais la technologie liée aux caméras et aux capteurs peut être un moyen efficace de trancher sur les questions d’imputabilité, de recueillir des données sur les habitudes des conducteurs et de gérer leurs réponses aux réclamations, au besoin.

 

Accorder la priorité aux stratégies de sécurité et de prévention des conducteurs

Les transporteurs routiers qui s’engagent en faveur de la prévention en misant sur la sécurité sont davantage en mesure de gérer le risque et l’ensemble des coûts. Les entreprises devraient disposer d’un processus de sécurité et de formation bien documenté, de dossiers de formation clairs et bien tenus, et d’un encadrement continu qui comprend les nouvelles technologies automobiles. La sécurité devrait être une préoccupation majeure pour la direction et les chauffeurs devraient être pleinement appuyés.

La réduction de la distraction est également une mesure de prévention essentielle. Les sources de distraction sont nombreuses, mais l’utilisation du téléphone cellulaire est une source de distraction répandue. D’après un sondage d’UFG Insurance (en anglais seulement), 72 % des conducteurs de véhicules commerciaux admettent avoir été distraits au volant et 47 % déclarent avoir lu un message texte en roulant. Par ailleurs, selon la Federal Motor Carrier Safety Administration (en anglais seulement), les études ont montré que la probabilité d’un événement critique pour la sécurité, comme une collision, une quasi-collision ou un changement de voie involontaire, est 23,2 fois plus élevée parmi les chauffeurs de véhicules commerciaux qui envoient des messages texte au volant. D’autres problèmes de sécurité, comme l’endormissement au volant ou la fatigue, sont aussi des facteurs que les entreprises doivent surveiller. Pour réduire les distractions, les entreprises non réglementées dotées d’un parc automobile non réglementé devraient avoir des règles strictes concernant l’utilisation des téléphones cellulaires au volant et mettre en place des contrôles de gestion des itinéraires pour encourager les chauffeurs à éviter de longues heures de conduite, à respecter les temps de repos et à limiter la conduite de nuit. Les parcs automobiles commerciaux ont des règlements qui doivent être respectés, que ce soit les heures de service, la qualification des chauffeurs ou l’utilisation d’un téléphone cellulaire en mode mains libres sans messages texte. Pour accroître la sécurité des chauffeurs et obtenir de meilleurs résultats au chapitre de leur santé et de leur bien-être, les entreprises devraient investir dans une bonne communication de la part des dirigeants afin de démontrer et de consolider leur engagement envers les conducteurs sur la route.

 

Faire attention aux activités géographiques

Les entreprises devraient choisir avec soin l’endroit où elles exercent leurs activités pour gérer les coûts. Par exemple, certains États américains sont plus procéduriers. Les recherches menées par Aon (en anglais seulement) ont montré que le climat juridique en Californie, en Louisiane et à New York, entre autres, était de plus en plus difficile, ce qui a amené certains assureurs à se retirer du marché ou à opter pour une capacité restreinte. Les souscripteurs surveillent de plus près le lieu d’activité des organisations; ces dernières devraient donc avoir conscience des répercussions de leurs activités géographiques. Les multinationales devraient suivre l’évolution du contexte juridique, peu importe où elles se trouvent; la même étude d’Aon a révélé qu’au Royaume-Uni, les sinistres s’accentuaient tant sur le plan de la fréquence que sur le plan de la gravité à mesure que la région devenait plus litigieuse.

Les primes peuvent varier et être plus élevées selon l’emplacement géographique. Bien qu’il puisse être difficile pour une entreprise d’opérer des changements plus considérables dans le lieu où elle exerce ses activités, elle devrait être disposée à fournir des renseignements sur les régions où elle exerce ses activités et à communiquer à la direction l’incidence de son empreinte opérationnelle sur la prime d’assurance.

 

Comprendre l’enjeu de la réputation de la marque

Une bonne réputation d’entreprise ajoute de la valeur à divers égards, mais elle peut aussi être bénéfique pour la gestion de certains secteurs de risques et des coûts connexes. Une bonne réputation peut créer un avantage concurrentiel en matière d’embauche, ce qui peut aider l’entreprise à attirer des chauffeurs plus expérimentés ayant de meilleurs antécédents. Ainsi, en cas de sinistre ou de problème, une image de marque positive et une bonne volonté peuvent être utiles tout au long du processus. Les mêmes éléments qui aident les organisations à bâtir une bonne réputation et à lutter contre les risques liés à la réputation (transparence, bonne communication et proactivité) devraient être appliqués dans le processus de réclamation et d’assurance. En ce qui concerne la gestion globale de la réputation, les entreprises devraient continuellement évaluer leur positionnement sur le marché, le paysage médiatique et la perception des parties prenantes, et rester au fait des tendances et des changements qui touchent les consommateurs, par exemple une focalisation accrue sur les initiatives environnementales ou sociales. Les entreprises devraient aborder le risque d’atteinte à la réputation au même titre que tous les autres risques, et mettre en place des stratégies d’atténuation et de gestion.

Bien que le durcissement du marché présente des défis, les entreprises qui misent sur des stratégies proactives et préventives peuvent mieux gérer l’augmentation des coûts et des risques. Une bonne préparation et des approches judicieuses assureront une base solide pour les interventions en temps réel et les changements inévitables du marché à l’avenir.