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Comment gérer efficacement le coût total du risque

Les organisations ont souvent de la difficulté à déterminer exactement leur coût total du risque et à comprendre qu’un pourcentage important de ce coût dépend en fait de leur volonté. En effet, il peut être utile de déployer un effort supplémentaire pour connaître les mesures d’une organisation afin d’établir des stratégies de gestion du risque efficaces qui peuvent réduire les dépenses, améliorer les marges et gérer la volatilité.

Les organisations qui connaissent leur coût total du risque sont en mesure de mieux gérer les risques auxquels elles sont exposées dans un environnement commercial en constante évolution. Pourtant, de nombreux gestionnaires de risque nord-américains n’évaluent pas le coût total du risque, malgré son importance vitale dans la gestion financière d’une organisation.

Il existe plusieurs façons de calculer le coût total du risque. Une approche globale, par exemple, tient compte du montant total des coûts des pertes retenues, des primes de transfert de risque et des frais administratifs, ainsi que du coût des services d’évaluation, d’atténuation et de gestion de tous les aspects du risque. Pour de nombreuses organisations, les coûts des demandes de règlement retenues représentent la grande majorité du coût total du risque. Cela dit, elles n’accordent pas la priorité à la gestion de ces coûts, mais plutôt à la gestion des primes d’assurance traditionnelles.

Les gestionnaires du risque doivent, pour assurer une gestion efficace du coût total du risque, bien comprendre le fonctionnement de cette mesure ainsi que les occasions précises de réduction des coûts qu’ils peuvent cerner pour se préparer à un avenir incertain.

 

Recueillir les données pour définir les tendances

Des données claires, cohérentes et bien organisées aideront les organisations à évaluer les coûts cachés et les risques émergents. Les gestionnaires du risque doivent s’assurer que toutes les unités fonctionnelles appliquent les mêmes normes dans la collecte des données, et partagent ces données de manière égale dans l’ensemble de l’organisation.

Les données sur les demandes de règlement et les renseignements sur les programmes d’assurance éclairent la façon dont les organisations abordent le risque par rapport aux coûts des pertes retenues. Afin d’évaluer les données de manière objective, d’acquérir des connaissances et d’élaborer des stratégies réalisables, nous divisons les données en sept grandes catégories :

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Programmes d’assurance et de financement des risques : Les composantes essentielles de cette catégorie du coût total du risque comprennent les primes, les renseignements sur la couverture, la structure du programme, y compris les franchises ou les seuils de rétention, les limites et les garanties.

 

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Coûts des pertes retenues : Le rendement global concernant les coûts des pertes retenues et l’incidence sur les principaux objectifs financiers et la volatilité peuvent être mesurés sur le plan actuariel à l’aide du modèle d’évolution des sinistres de l’organisation, et comparés au fil du temps sous forme de taux par rapport aux risques (p. ex., salaires).

 

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Prévention des pertes : Il s’agit du processus visant à reconnaître, à éviter et à atténuer les risques divers au sein d’une organisation. L’équilibre entre la priorité accordée à la prévention des pertes et à la sécurité au travail, grâce à des stratégies après sinistre, s’est avéré une composante essentielle des meilleures pratiques de gestion du risque. L’équipe responsable de la sécurité de l’organisation joue un rôle important dans la collecte des données permettant de définir les tendances et d’acquérir des connaissances pour améliorer les programmes et les processus de sécurité, comme l’ergonomie, la prévention des chutes et les accidents de la route. Souvent, les services responsables de la sécurité et de la gestion du risque n’utilisent pas les mêmes paramètres de rendement, et leurs stratégies ne sont pas toujours harmonisées.

 

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Processus de demande de règlement : Le fait de comprendre l’étendue des données accessibles sur les demandes de règlement permet de définir les nombreuses dépenses non contractuelles qui doivent être ciblées. La fonction de traitement des demandes comprend la gestion des demandes de règlement, des dépenses, des indemnités, des frais médicaux et de la durée des prestations (soit le nombre de demandes fermées sous forme de pourcentage du nombre total de demandes de règlement). La fermeture anticipée des demandes de règlement permet souvent de réduire les coûts relatifs à ces demandes, d’examiner les anciennes demandes pouvant être réglées et retirées du bilan, et de réduire au minimum les autres demandes susceptibles de devenir un passif plus important.

 

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Gestion de l’invalidité et du traitement médical : Lorsqu’un employé se blesse dans le cadre de son emploi, une gestion efficace aide à maîtriser les coûts associés aux demandes de règlement, les jours d’absence en cas d’invalidité temporaire et le retour au travail en toute sécurité. Il s’agit d’un aspect important de la gestion des demandes de règlement, mais surtout, d’une relation employé-employeur saine. Après un accident, la collecte de ces données et la mise en œuvre sécuritaire d’un programme officiel de transition, adapté à la culture de l’organisation, constituent réellement une pratique exemplaire.

 

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Gestion des litiges : La fréquence et la gravité des demandes d’indemnisation des accidents du travail se multiplient, ce qui entraîne une augmentation du pourcentage de l’ensemble des coûts relatifs aux demandes de règlement. Les organisations peuvent réaliser des économies à l’aide de stratégies de gestion des litiges et de prévention en déterminant les cabinets qui offrent le meilleur rapport qualité-prix et la gestion des litiges la plus avantageuse, et en mesurant l’efficacité des avocats en défense par rapport aux coûts. De plus, la modélisation rétrospective et prospective permet de définir de façon plus détaillée les dépenses non contractuelles et les économies potentielles en fonction du rendement réel.

 

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Suivi du rendement : Il est essentiel de mesurer les résultats des programmes de limitation des coûts afin de montrer les progrès à l’organisation, aux partenaires commerciaux et aux assureurs. Les responsables de la gestion du risque peuvent utiliser des tableaux de bord et des fiches de rendement pertinents pour cerner les occasions d’économies et surveiller le rendement des stratégies d’atténuation des risques liés au coût total du risque avant et après le sinistre. Le suivi du rendement accroît la capacité de mettre en œuvre des solutions favorisant l’adoption d’un modèle d’amélioration continue et présente des données d’analyse exploitables pour aider les organisations à réduire leurs coûts.

La compréhension de la dynamique de ces tendances permet aux gestionnaires du risque de maîtriser le coût total du risque de leurs organisations. Il ne s’agit pas d’un exercice ponctuel, mais d’une démarche d’amélioration continue où il faut mettre à jour en temps réel les tendances des coûts à mesure que l’environnement commercial et les menaces s’y afférant évoluent.

 

S’adapter à mesure que l’organisation évolue

En évaluant et en gérant constamment le coût total du risque, les organisations peuvent adapter leurs stratégies de gestion du risque afin d’atténuer les menaces émergentes et les tendances négatives. Le coût total du risque englobe bien plus que les coûts évidents; il donne aux organisations un aperçu détaillé des diverses dépenses associées à chaque composante de risque ainsi que des occasions d’amélioration continue.

En connaissant leur coût total du risque, les organisations peuvent trouver le juste équilibre entre la rétention et le transfert des risques. Le coût total du risque varie constamment et doit être mis à jour régulièrement pour être utile aux gestionnaires de risque. Les organisations qui emploient une méthode rigoureuse de gestion du coût total du risque seront mieux placées pour faire face à un avenir incertain.